La dégradation débute vers la trentaine apparemment. Les premiers symptômes se manifestent autour des yeux. Je ne remarque pas de signe particulier pour le moment, même si la tendance est plutôt à l’affaissement général.
Le monde s’écroule autour de moi et je suis inondée d’un flux anti-âge. Devrais-je m’affoler ? J’ai pensé que si j’injectais du collagène dans mon travail, mes œuvres auraient une chance de se conserver, moi compris.
Une dose prophylactique préviendrait d’une chute qui pourrait s’avérer molletelle. Et cela n’est pas tant une question de care que d’allure. Une négligence à l’égard du service public peut entrainer des effets indésirables sur votre (re)tenue you know. Reste l’option de la glissade, pour finir en flaque que des enfants piétineraient avec joie. L’idée d’éclabousser les autres et de salir les chemises trop blanches n’est pas si déplaisante après tout.
À propos d’Ines Dobelle : Née en Jordanie, Ines Dobelle est diplômée des Beaux-Arts de Paris et se forme en regardant beaucoup de tutos sur Internet. Elle se définit comme une polycultrice qui décloisonne les genres et emploie différents modes d’expression dont le langage qu’elle utilise comme une pâte à modeler à haut potentiel performatif. Ses recherches portent notamment sur la culture de l’apparence, l’exposition de l’intime et du domestique, sur la frontière glissante entre espace privé et public et les régimes de visibilité et de circulation des œuvres d’art.
L’exposition se prolonge au-delà de WAVE jusqu’au 19 décembre.